On peut lire un certain nombre de publications qui vont vous parler de la nécessité de savoir rester seul, ou plutôt d'aimer se retrouver avec soi-même. Il est vrai qu'en matière d'introspection il est préférable d'avoir un certain silence autour de soi pour mieux s'écouter. Il est vrai aussi que cela nous pousse, nous motive à faire des choses que l'on ne prenait peut-être plus le temps de faire ou que l'on peut même découvrir. Mais de ce temps bénéfique pour soi, il en est comme de toute chose, celui d'un équilibre entre la solitude qui construit et celle qui affaiblit.
Pour évoluer, continuer à avancer dans la vie, toutes les ressources ne se situent pas forcément qu'en nous. Nous avons un besoin intrinsèque des autres pour pouvoir y parvenir. Ce besoin dans nos premiers instants de vie est comblé généralement par notre mère et si celle-ci est absente, notre attention, nos besoins de réconfort, s'orienteront vers la personne la plus proche qui soit de nous. Ce besoin fut démontré par un psychiatre anglais, Bowlby*, qui élabora la théorie de l'attachement et par la suite un autre chercheur, Harlow* (psychologue américain), qui la vérifia en l'expérimentant sur des singes pour savoir qui de l'attachement ou des besoins primaires étaient le plus important. De nos jours, cette expérience ne serait plus légalement possible. Il sépara donc des nouveaux-nés de leurs mères, les mit dans une cage et y installa un biberon plein et une sorte de peluche. L'expérience montra que ces bébés singes préféraient aller se blottir contre cette peluche même si celle-ci ne pouvait les alimenter. Il poussa même l'expérience jusqu'à les priver de ce doux contact et vis que cela altérait considérablement leur développement pouvant même les conduire jusqu'à la mort.
De cette expérience; on peut voir à quel point ce besoin de contact, de réconfort est vital pour les plus jeunes, même lorsque celui-ci est maltraitant. On peut effectivement penser; qu'en tant qu'adulte, ce besoin sera moindre car notre cerveau n'est plus dans une période d'immaturité et pourtant...Comment expliquer que notre système immunitaire se trouve renforcé lorsque nous nous faisons masser régulièrement ? Comment expliquer ce besoin d'être dans les bras d'une personne lorsque nous sommes en peine ? Nous avons besoin de ce contact mais aussi du regard de l'autre pour pouvoir éclairer notre route d'une façon différente ou pour affermir nos pas sur celle-ci.
Tout est une question d'équilibre, de juste milieu, pas par rapport à ce que quelqu'un vous dira sur ce qui est normal ou pas, mais par rapport à vos propres besoins. Un jour vous aurez besoin de cette solitude pour mieux vous écouter et le lendemain du réconfort que peut être le contact avec l'autre. Il n'y a pas de réponse, ni de solution toute faite, il y a simplement ce que vous êtes et ce dont vous avez besoin à l'instant où vous le vivez. La solitude et la relation à l'autre sont les deux pendants d'une même médaille. On a autant besoin de l'une comme de l'autre mais chacun aura son propre équilibre à trouver selon les moments de sa vie qu'il est en train de traverser.
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