Dans cet article, nous ne cherchons pas à opposer les croyances aux causes psychiques ou physiologiques des maladies mentales. Au contraire, nous cherchons à trouver un équilibre entre les différentes conceptions de ces maladies.
C’est en lisant un article de Sciences et Avenir sur les maladies de l’esprit (n°871, 09/19) que j’ai commencé à envisager une approche thérapeutique différente pour les personnes croyantes.
Cet article parle d’une nouvelle approche pour le diagnostic et le traitement de certaines maladies mentales. Ces maladies seraient dues à un phénomène inflammatoire qui se déclenche lorsque notre corps se défend contre une agression, comme un virus ou une bactérie. Ce phénomène provoquerait une perturbation de nos neurotransmetteurs, qui pourrait être à l’origine de certaines maladies mentales comme la dépression ou les troubles bipolaires.
A partir de cette constatation, de nouvelles consultations en immunopsychiatrie ont vu le jour. C’est le début d’une nouvelle approche de la psychiatrie en France, qui semble logique étant donné que nous avons des neurones dans nos intestins qui communiquent avec ceux de notre cerveau. Cependant, d’autres observations suggèrent que ce phénomène inflammatoire peut aussi être provoqué par l’alimentation. En effet, une alimentation trop grasse et/ou trop sucrée peut perturber le système immunitaire, qui libère des molécules inflammatoires qui sont transportées jusqu’à notre cerveau. On a observé que les cellules microgliales, situées dans le cerveau et qui ont pour fonction de le nettoyer en éliminant les neurones morts, peuvent aussi s’attaquer aux neurones vivants.
Nous avons donc ici deux dimensions réunies, celle du corps et de l’esprit. Mais pour beaucoup de personnes souffrant de maladies mentales, la dimension spirituelle est également présente, avec souvent ce que l’on appelle dans notre médecine occidentale des “délires mystiques”.
En partant de cette nouvelle approche de la psychiatrie, pourquoi ne pas intégrer la composante spirituelle dans le traitement de ces maladies, pour les personnes qui y sont sensibles ? Certains diront que cela ne fera que renforcer leurs délires. Mais si au contraire ces croyances étaient une porte d’entrée, qui par des rites peuvent apaiser les angoisses, ou redonner une certaine forme de contrôle sur ce qui se passe ? Ne plus stigmatiser les personnes qui ont des croyances différentes en les reléguant à de simples symptômes, ce qui ne fera que renforcer leur état de malade mentale, mais au contraire les inclure dans un traitement thérapeutique qui allie le psychologique, le physique et le spirituel. Cette approche permettrait à des personnes qui sont réfractaires à la médecine “moderne” de pouvoir y avoir recours plus facilement et aux soignants d’avoir des outils supplémentaires pour aider ces personnes.
Nous sommes un tout et qu’importe au final l’approche qui soigne, seule la guérison compte pour celui qui souffre."
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