Depuis le début du confinement, le ministère de l'éducation a mis en œuvre, grâce aux professeurs et à différents outils informatiques, un suivi scolaire à domicile. Déjà au bout de trois semaines, il y a certaines interrogations qui peuvent apparaitre, et notamment celle par rapport à l'équité du savoir dispensé et/ou reçu. Si déjà en temps normal la question peut se poser pour des élèves "ordinaires", qu'en est-il pour ceux qui présentent des difficultés d'apprentissages de type dys, TDAH, du syndrome du spectre autistique, etc....Les parents se sont retrouvés sans les accompagnements de soins dont les enfants ont besoin comme l'orthophonie, la psychomotricité, l'ergothérapie,....et les aménagements scolaires dont ils ont besoin aussi.
C'est donc en partant de ce constat-là, qu'il a fallu qu'entant que parent j'adapte les choses pour que ma fille puisse suivre correctement ce qui lui était proposé, mais aussi pour qu'elle puisse avoir a minima les soins dont elle a besoin. Ce qui va suivre est le fruit de trois semaines de questionnements et de recherches et de prolongement de choses qui avaient déjà été mis en place à l'école. Ma fille qui a 8 ans, présente un syndrome dysexecutif, ce qui regroupe à peu près tous les dys existants avec un trouble du déficit de l'attention sans hyperactivité ( en même temps on ne peut pas tout avoir...). C'est pourquoi je me suis dit, que peut être, ce que j'avais fait pourrait servir d'autres personnes.
Concernant la lecture, j'ai téléchargé open office pour utiliser "open dys",qui est une écriture adaptée aux dys, je trouve que c'est plus facile d'utilsation. Puis j'ai ajouté l'extension "lirecouleur", elle permet de mettre les syllabes en couleur, les souligner et aussi mettre une typologie particulière sur les lettres ou l'enfant fait une confusion, tel que b/d ou p/q par exemple. Vous pouvez également associer les sons des mots à une couleur comme ceci, le ou en rouge, le on en marron, le oi en noir, le an/en/em en orange, ai/ei violet, le au/eau en jaune, le eu en bleu et le in en vert sapin (voir photo). A vous d'essayer et de voir ce qui convient le mieux à votre enfant et sans doute est-ce quelque chose qu'il faudra réadapter au fur et à mesure qu'il grandit. Ces deux logiciels sont gratuits (tuto youtube)
Pour l'écriture, il existe des cahiers lignés, en 2, 3, 5 et 7 mm en fonction des capacités de votre enfant, il sont relativement couteux, je vais en essayer trois différents, du moins chers au plus chers, pour pouvoir me faire une bonne idée sur la question du rapport qualité/prix. Je complèterai mon article en fonction. L'ordinateur est aussi un moyen qui permet de relâcher un peu, quand c'est possible, la tension exercée lorsque l'enfant est à l'écrit. Il y a aussi l'utilisation des tableaux, veleda et/ou craie, une feuille accrochée sur une armoire, ou tout autre support. Vous l'aurez compris l'intérêt est de diversifier les façons ou les modes d'écritures aussi, afin que l'enfant ne se lasse pas de cet exercice. L'important est qu'il écrive....Il y a certains professeurs qui se focalisent sur la tenue du cahier ou si le tracé du p descend bien à deux petites lignes en dessous....heu franchement libérez-vous de ces obsessions inutiles. Ces enfants doivent déjà se concentrer sur assez de choses comme ça pour arriver à réaliser une production écrite tout en lui donnant du sens. N'est-ce pas là le rôle de l'école "inclusive", que d'avoir une certaine souplesse et de déterminer ce qui est vraiment essentiel et prioritaire pour ces enfants.
Concernant les soins, la plupart ont des problèmes de mémoire de travail et/ou des troubles de l'attention ou de planification. Il y a un logiciel qui s'appelle "Curapy", qui en l'absence de professionnels, peut aider les enfants à continuer à travailler sur leur mémoire de travail et d'attention. Le premier mois est gratuit et par la suite c'est 5 euros par mois. On peut même pour 10 euros par mois se mettre en lien avec le professionnel qui suit son enfant, par partage de compte, pour qu'il suive la progression et puisse apporter son expertise sur la pratique de cet outil par l' enfant. Les petits exercices proposés sont ludiques et la difficulté augmente en fonction des résultats de l'enfant, vraiment très bien fait. Il y a un autre jeu Mémoaction, mais là payant (91 euros) plutôt à destination des professionnels mais qui est aussi très intéressant au niveau du fonctionnement cognitif de l'enfant et qui aide à comprendre quel est le processus de réflexion de celui-ci, dans le but d' adopter des stratégies afin de contourner ses difficultés. Les jeux proposés sont pour les mots, les maths, le récit et la mémoire visuelle, pour aider à développer là aussi la mémoire de travail et il est à partir de 8 ans. Mais sans ces outils nous pouvons aussi faire intervenir les moments du quotidien pour pouvoir stimuler notre enfant.
La cuisine, le jardinage, le linge, les jeux de société etc..., car il est souvent plus facile de retenir une série d'actions à accomplir lorsque l'on est nous- mêmes en action et sous forme de jeux. Le plaisir pris est un facteur très important à intégrer dans les modes d'apprentissage, le cerveau retient beaucoup plus volontiers lorsque celui-ci est présent. Pour être plus concrète, par exemple, en prenant la cuisine, ça peut être de retravailler à l'ordinateur avec le logiciel open-dys, une recette qu'il devra reproduire. Cette production d'actions va venir solliciter sa mémoire de travail mais aussi l'obligation d'intégrer une planification des actions et tous ces efforts seront récompensés par une bonne dégustation. J'ai mis le linge parce que cela requière aussi la mémoire et la planification et que bien souvent les enfants sont fiers de faire comme les adultes. Même si ce n'est pas plié comme nous le ferions ce n'est pas grave, surtout le féliciter pour l'effort fournit, c'est cela l'important.
Pour le travail scolaire en tant que tel, lorsque l'enfant ne comprend pas certains énoncés, qu'il faut ordonner par exemple, parce qu'ils vont trop solliciter la mémoire de travail et la planification, il est important de les reformuler. On peut le faire sous la forme de questions à choix multiples ou alors décomposer la question principale en deux ou trois sous-questions ou en questions ouvertes. L'important est de vérifier la compréhension de la leçon. Pour les mathématiques ne pas hésiter lors du calcul mental par exemple, à faire faire de la manipulation d'objets, type lego ou boulier. Pour les correspondances 1mètres=100cm vous pouvez réutiliser la correspondance de la plaque de 100 unités en calcul pour faire comprendre l'équivalence, ou on peut essayer de faire un tracé au sol,
ou prendre une fenêtre. Ce qui peut marcher pour les uns ne marchera pas forcément pour les autres, il faut essayer pour voir ce qui conviendra le mieux.
Pour les dictées, si votre enfant ne peut réaliser cet exercice, il est préférable de se focaliser sur quelques mots sur la semaine qu'il devra restituer le vendredi par exemple. L'apprentissage de ce vocabulaire peut être aussi fastidieux, c'est pourquoi il peut être intéressant que l'enfant se raconte une histoire sur la forme orthographique du mot pour pouvoir mieux le retenir. Par exemple pour le mot bateau le "b" formera l'avant du bateau et le "t" la voile de celui-ci. L'imagination chez ces enfants est très souvent leur point fort, alors autant en profiter. Éviter dans un premier temps les phrases complexes s'il n'y arrive pas, même si cela n'est pas au niveau du travail proposer par l'instituteur/trice. Le principal étant que l'enfant ne se décourage pas lors de cet exercice et d'augmenter en fonction des aptitudes acquises par l'enfant.
Pour conclure sur le travail scolaire, il est important de séquencer celui-ci. L'enfant n'a souvent pas le même temps de concentration que les autres, il est donc préférable de lui proposer par exemple un travail de 5/10 ou 15minutes suivit d'une pose de 5 minutes pour reprendre ensuite. Un timer ou alors le minuteur sur son portable peut remplir cette fonction, l'enfant pourra ainsi mieux orienter, canaliser son énergie et son attention lorsqu'il sait combien de temps il devra les solliciter.
Je voulais terminer cet article par la présentation d'outils qui peuvent être aussi d'une certaine aide comme multimalin pour l'apprentissage des multiplications ou de la conjugaison, les cartes mentales ou le mouvement, comme par exemple être assis sur une grosse balle ou réciter une leçon en marchand ou écrire debout. Vous l'aurez compris l'important est de trouver ce qui conviendra le mieux à votre enfant. Chaque outil ou façon de faire aura un intérêt pour certain mais pas pour d'autres. Prenez cet article un peu comme une boite à outils et si jamais vous avez d'autres propositions qui peuvent aider alors n'hésitez pas à les partager.
Voici le lien de la suite de cet article avec d'autres contenus : https://cutt.ly/MjavXHY
Petit message d'une sacrée petite fille...
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